Théorie de l'inférence immédiate
Raisonnement : constitué de propositions,
soit d'une ou plusieurs prémisses et d'une conclusion.
Principes fondamentaux du raisonnement :
1. Identité : un concept est ce qu'il est.
2. Non-contradiction : un concept n'est pas ce qu'il n'est pas.
3. Tiers exclu : impossibilité pour un jugement d'avoir une autre valeur
de vérité que vrai ou faux.
4. Double négation : équivalence entre la double négation
et l'affirmation.
5. " E falso sequitur quodlibet " : le faux implique tout.
6. " Verum sequitur ad quodlibet " : le vrai est impliqué par tout.
2 types de raisonnement:
Induction : tirer un jugement universel de jugements particuliers.
Déduction : tirer un jugement particulier d'un jugement universel.
2 principes de la déduction :
1. " Dictum de omni, dictum de parte " : Ce qui se dit du tout se dit aussi
de ses parties.
2. " Dictum de nullo, non dictum de parte " : Ce qui ne se dit d'aucun ne se
dit pas non plus de quelques-uns.
2 types de déduction :
1. Inférence immédiate : raisonnement dont la conclusion est
tirée d'une seule prémisse.
2. Inférence médiate : raisonnement dont la conclusion est tirée
de deux ou plusieurs prémisses.
L'inférence immédiate :
Une conclusion peut être tirée d'une seule prémisse, soit
par :
1. opposition (contraire, sous-contraire, subalterne ou contradictoire)
2. conversion
3. obversion
4. contraposition
1. Opposition entre propositions :
Il s'agit d'établir des relations logiques entre des propositions ayant
les mêmes termes (sujet et prédicat), mais différant par
la qualité et/ou la quantité.
Relation de contrariété (différence de qualité)
:
Les propositions A et E sont dites contraires : si l'une est vraie, l'autre
est nécessairement fausse; elles ne peuvent être vraies en même
temps, mais peuvent être fausses en même temps.
Relation de sous-contrariété (différence de qualité)
:
Les propositions I et O sont dites sous-contraires : si l'une est fausse, l'autre
est nécessairement vraie; elles ne peuvent être fausses en même
temps, mais peuvent être vraies en même temps.
Relation de subalternation (différence de quantité) :
Les propositions A et I ainsi que E et O sont dites subalternes : si l'universelle
est vraie, la particulière est vraie; si la particulière est fausse,
l'universelle est fausse.
Relation de contradiction (différence de quantité et de qualité)
:
Les propositions A et O ainsi que E et I sont dites contradictoires : si l'une
est vraie, l'autre est fausse; si l'une est fausse l'autre est vraie; elles
ne peuvent être toutes deux vraies ou toutes deux fausses.
Déduction par opposition :
Conclusion:
|
|
A |
E |
I |
O |
Prémisse vraie : |
A |
- |
F |
V |
F |
|
E |
F |
- |
F |
V |
|
I |
? |
F |
- |
? |
|
O |
F |
? |
? |
- |
Conclusion:
|
|
A |
E |
I |
O |
|
A |
- |
? |
? |
V |
Prémisse fausse : |
E |
? |
- |
V |
? |
|
I |
F |
V |
- |
V |
|
O |
V |
F |
V |
- |
2. Conversion d'une proposition :
La conversion consiste à permuter les termes (sujet et prédicat)
de la proposition. La conversion est simple quand l'extension du prédicat
est aussi grande que celle du sujet.
Conversion simple : propositions de type E et I
Conversion par particularisation : proposition de type A devient I (le prédicat
devenu sujet doit avoir une extension particulière)
Conversion impossible : propositions de type O
3. Obversion d'une proposition :
L'obversion d'une proposition consiste à nier sa copule ainsi que son
prédicat. La proposition obverse change toujours en qualité et
jamais en quantité.
L'obverse d'une A : E
L'obverse d'une E : A
L'obverse d'une I : O
L'obverse d'une O : I
4. Contraposition d'une proposition :
La contraposition consiste à permuter ainsi qu'à nier les termes
(sujet et prédicat).
Contraposée d'une A : A
Contraposée d'une O : O
Contraposition impossible : Propositions de types E et I
N.B. Contrairement à la relation d'opposition entre propositions qui
permet, dans certains cas, de déduire une conclusion d'une valeur de
vérité différente de celle de la prémisse, la conversion,
l'obversion et la contraposition permettent de formuler des équivalences
logiques, i.e. des conclusions qui ont la même valeur de vérité
que leur prémisse.
|
Conversion |
Obversion |
Contraposition |
A |
I
|
E
|
A
|
E |
E
|
A
|
-
|
I |
I
|
O
|
-
|
O |
-
|
I
|
O
|
Exemples:
Proposition de type A: Tous les vivants sont mortels.
Contraire: Aucun vivant n'est mortel.
Sous-contraire: impossible
Subalterne: Certains vivants sont mortels.
Contradictoire: Certains vivants ne sont pas mortels.
Converse: Certains mortels sont vivants.
Obverse: Aucun vivant n'est non-mortel.
Contraposée: Tous les non-mortels sont non-vivants.
Proposition de type E: Aucun homme n'est immortel.
Contraire: Tous les hommes sont immortels.
Sous-contraire: impossible
Subalterne: Certains hommes ne sont pas immortels.
Contradictoire: Certains hommes sont immortels.
Converse: Aucun immortel n'est un homme.
Obverse: Tous les hommes sont non-immortels.
Contraposée: impossible
Proposition de type I: Certains vivants sont des hommes.
Contraire: impossible
Sous-contraire: Certains vivants ne sont pas des hommes.
Subalterne: Tous les vivants sont des hommes.
Contradictoire: Aucun vivant n'est un homme.
Converse: Certains hommes sont vivants.
Obverse: Certains vivants ne sont pas des non-hommes.
Contraposée: impossible
Proposition de type O: Certains philosophes ne sont pas logiciens.
Contraire: impossible
Sous-contraire: Certains philosophes sont logiciens.
Subalterne: Aucun philosophe n'est un logicien.
Contradictoire: Tous les philosophes sont logiciens.
Converse: impossible
Obverse: Certains philosophes ne sont pas des non-logiciens.
Contraposée: Certains non-logiciens ne sont pas des non-philosophes.
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